OUSMANE BOCAR DIAGANA NOUS PARLE DE L’APS, DU CRES ET DE LA LANGUE SOONINKE.
Dans la mouvance de la Journée Internationale de la Langue Soninké, notre confrère Ibrahim KOME SAMBAKHE IKS a tendu son micro au président de l’Association pour la Promotion de la Langue et de la Culture Soninké APS, du Festival International Soninké FISO, de la Confédération Internationale des Associations Soninké CIAS. Lisons plutôt ce qu’il a dit.
– Quel est l’historique de APS et qui en sont les initiateurs?
Ousmane Bocar DIAGANA: C’est en 1979 que APS a vu le jour. Je peux affirmer que son ancêtre est le Centre de Recherche pour l’Enseignement du Soninké CRES. Ce regroupement était composé d’étudiants et de chercheurs pour l’enseignement et l’apprentissage de la langue soninké. Ibrahima DIABIRA, Moussa DIAGANA dit Dembo, Mody BATHILY et monsieur Christian étaient les précurseurs. Ainsi, le CRES a été créé en 1974. D’autres ont rejoint le groupe. Pour créer APS en 1979. Je rappelle que ces étudiants et chercheurs avaient écrit et publié des documents en langue soninké. Huit personnes ont pris part à l’assemblée générale constitutive de APS. C’était à la Commanderie. Depuis sa création, le logo de notre association reste intact. L’appellation et le sigle ont légèrement changé. Ainsi, c’est devenu l’Association pour la Promotion de la Langue et de la Culture Soninké. Le premier président fut Harouna CAMARA, de 1979 à 1981. Ensuite, feu Elhadj Diadie SOUMARE à rejoint le groupe qui s’est élargi. On a eu confiance en lui et de sa prise de fonction à son décès, il aura tout donné à APS. Les autorités françaises ont reconnu la langue soninké. APS enregistre à son actif beaucoup de réalisations. Le grand chanteur et artiste international, par exemple, est un produit de APS. L’idée du Festival International Soninké FISO aussi est partie de APS.. À cause de APS, la langue soninké est enseignée et parlée en France et à travers le monde.
– D’où l’idée de cette Journée Internationale de la Langue Soninké est-elle partie?
Ousmane Bocar DIAGANA: La Journée Internationale de la Langue Soninké est planétaire. Jusqu’à la fin des temps, chaque 25 Septembre sera fêté dans le monde entier. Cette initiative nous est arrivée au lendemain du FISO 2023. Quand on est parti rendre visite au représentant du Mali à l’Unesco Amadou Ba THIAM. C’est lui qui nous a fait la proposition d’introduire une missive à l’Unesco afin d’obtenir une journée consacrée à la langue soninké. Ainsi, nous avons sauté sur l’occasion. Il fallait aussi trouver un pays pour garantir et supporter les charges. Notre choix a été porté sur le président gambien Adama BARROW. Le rêve, alors, est devenu une réalité. A compter de cette année, le 25 Septembre sera célébré par les 195 pays à travers le monde. Nous ne sommes plus hantés par la crainte de la disparition de notre langue.
– Pourquoi la langue soninké n’est-elle pas parlée par des médias internationaux comme RFI, par exemple?
Ousmane Bocar DIAGANA : En Octobre 2022, on a écrit un Glossaire qu’on a présenté au ministère de la culture. Pascal Paradoux de RFI était present. Nous avons accordé un entretien à ce média. Je dois dire que nous ne voulons pas vouloir anticiper ou trop parler. Ce qui est évident, c’est que ça fait partie de nos projets que de faire d’introduire le soninké dans les programmes de RFI. Les gens doivent savoir que plus de deux décennies maintenant, chaque Samedi, au moins deux heures sont consacrées à l’utilisation de notre langue sur les antennes de Radio Fréquences Plurielles. Nous proposons de faire comprendre à la direction générale de RFI que les Soninkés sont plus nombreux. Par conséquent, la langue soninké doit être introduite dans les programmes de tous les médias internationaux à travers le monde.
– APS est-elle représentée dans d’autres localités en France ?
Ousmane Bocar DIAGANA : Depuis la création de APS, ses premiers responsables ont pris leur bâton de pèlerin. Pour faire de la promotion et de la vulgarisation de la langue et de la culture soninké une réalité en France et ailleurs. Jadis ils faisaient le tour des foyers de migrants pour sensibiliser et informer. APS ne se limite point à Paris seulement. Elle est représentée dans toutes les autres banlieues et ailleurs. Notre rêve est de pousser les frontières de notre langue dans un contexte de mondialisation.
Propos recueillis par notre confrère IKS