Mauvais traitement des agents des banques et établissements financiers : Le SYNABEf dénonce licenciement des 158 agents de l’UBIPHARM et de BEREBEN, la discrimination de traitement des agents de la BSIC, de la BCS…

Mauvais traitement des agents des banques et établissements financiers : Le SYNABEf dénonce licenciement des 158 agents de l’UBIPHARM et de BEREBEN, la discrimination de traitement des agents de la BSIC, de la BCS…

Le bureau du Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances et commerces du Mali (Synabef) était face à la presse le mardi 26 décembre 2023 pour condamner le licenciement des 158 agents de l’Ubipharm, l’immixtion de la direction de la BSIC dans les activités syndicales, la non reconnaissance du droit des agents de la BCS, du licenciement abusif des travailleurs du Bereben et dépôt Sanké pour fait de grève, le mauvais traitement infligé aux gérants de stations de carburant par les multinationales.

Dans sa déclaration, le secrétaire général du Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, micro finances et commerces du Mali (Synabef), Hamadoun Bah, a déclaré que les mauvais traitement infligés à ces agents constituent des actes pathétiques qui peuvent constituer un péril grave sur le Pacte social de stabilité et de croissance auquel le Synabef est partie prenante et auquel il tient pour la bonne marche du Mali.

Sur le cas du licenciement des 158 travailleurs d’Ubipharm, il a expliqué que le conseil d’administration de cette société a décidé le licenciement de 158 agents en invoquant l’article L58 du Code du travail, malgré les recommandations du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social et malgré les avis défavorables de l’Inspection du travail.

A ses dires, ces licenciements sont intervenus en période d’un préavis de grève et dans un contexte où les travailleurs revendiquaient des conditions de travail plus favorables par suite d’un déménagement en vue de la société à Samaya à la périphérie de Bamako.  “Pour couper court à cette revendication, la société Ubipharm a boudé la table de négociation et a voulu imposer aux travailleurs un avenant au contrat de travail sans en échanger les contours avec leurs partenaires sociaux.

Cette contestation des travailleurs à l’avenant a été le prétexte tout trouvé pour mettre fin au syndicat dans la société en licenciant tous les travailleurs en grève à l’exception des membres du bureau du comité. La société a ainsi procédé en violation de toutes les dispositions réglementaires au remplacement des travailleurs en grève par des personnes extérieurs recrutées à travers certains bureaux de placement.

Au lieu de négocier sur les points de revendications, les actionnaires de la société ont emprunté la voie sans issue de la violence et de l’inimitié pour en découdre définitivement avec un syndicat bien implanté et gênant. Nous entendons Ubipharm totalement fermé, au licenciement d’un seul Camarade y compris des travailleurs dits intérimaires”, a-t-il déploré.

Sur la situation des travailleurs de Pmu-Mali, Hamadoun Bah a fait savoir que son syndicat est confronté à plusieurs situations et surtout à l’avenir de la société. Le premier problème auquel son comité syndical est confronté est la discrimination et les tentatives de l’affaiblir. Plusieurs cas de discrimination dans le lieu de travail ont été constatés et dénoncés.

A la BSIC, Hamadoun Bah a indiqué que son syndicat constate  une immixtion flagrante de la direction générale dans les activités syndicales à travers le renouvellement des délégués du personnel. “En effet, le mandat des délégués ayant pris fin depuis plus de 10 ans, la direction générale s’oppose au renouvellement du bureau malgré la présence à deux reprises de l’Inspection du travail à cet effet. La direction, tenant à tout prix, imposé sa liste aux élections en violation flagrante du code du travail. Aussi le dernier bureau du comité hygiène et sécurité date de 2014 dans cette société, depuis cette date la direction générale s’oppose à son renouvellement malgré l’insistance du comité syndical. La convention collective des banques, assurances et établissements financiers reste également inappliquée en plusieurs de ses points”, a-t-il déploré.

Selon Hamadoun Bah, à la BCS, il y a la situation d’un militant lésé dans ses droits depuis plusieurs années. “En effet, après la participation du camarade au cours de banque de l’ANPE et une prise en charge dudit cours par la banque, il n’a toujours pas bénéficié du reclassement dû conformément à la Convention collective de notre secteur. Pis, la direction, malgré tout, avait initié son inscription au même cours.

Il a fallu que l’ANPE lui notifie l’obtention du diplôme par le camarade. Malgré cela, la direction n’a toujours pas mis le camarade dans ses droits. Le Synabef, saisi du dossier a, à maintes reprises, relancé la direction des ressources humaines et l’APBEF mais rien à faire”, a-t-il évoqué.

Sur la situation à Bereben et au dépôt Sanké, Hamadoun Bah a déclaré que dans ces deux sociétés, il y a des entraves inadmissibles à la liberté syndicale. “II s’agit du licenciement abusif des travailleurs pour fait de grèves et qui revendiquaient juste des conditions décentes de travail notamment, l’inscription à l’Amo, à l’INPS, le respect de la législation de travail. A ce jour, nous attendons la sanction de Bereben telle que promis par les autorités et la suite réservée au dossier du dépôt de Sanké. En ce qui concerne Bereben, nous avons été surpris de constater que le dossier déposé par l’Inspection du travail auprès de l’ancien procureur contre la société aurait disparu avec la mutation de ce dernier. Nous avions connaissance déjà des accointances de la directrice auprès dudit tribunal où elle avait carrément élu domicile”, a-t-il confié.

Sur les situations des gérants des stations, Hamadoun Bah a laissé entendre que cette situation des gérants relève d’un film hollywoodien. “Ces travailleurs de catégories différentes (les gérants directs, indirects et financiers) broient le noir au quotidien sous l’emprise du capital et des multinationales. Pendant que ces sociétés font des profits vertigineux se chiffrant à des dizaines de milliards, les gérants perdent d’année en année et finissent par se retrouver dans un gouffre infernal. Tout est fait pour les empêcher de se développer et de se tirer d’affaire (le coulage, les marges insignifiantes, les charges dues à l’amélioration des conditions de travail des pompistes, les impôts, etc.). De nos jours certains de ces gérants sont en prison, d’autres en exil ou poussés au suicide et d’autres ont carrément perdu la tête. Le dernier bonus octroyé par Shell à un ancien directeur général (marocain) sortant, après seulement trois ans de présence au Mali se chiffre à 2 milliards FCFA en récompense aux bénéfices réalisées dans ce pays, pendant ce temps, il n’y a pas un seul gérant malien de la société qui s’en tire, au contraire beaucoup sont renvoyés et exclus même de leur domicile familial. Ces pratiques des multinationales dignes d’une autre époque jurent d’avec les trois principes édictés par le président de la Transition et repris dans l’article 34 de la nouvelle Constitution du 22 juillet 2023 du Mali. Il faut noter que dans les dernières années, il n’y a pas un seul gérant qui s’est tiré d’affaires et la situation s’est empirée avec les différentes crises et la montée permanente des charges Sans accompagnement de ces sociétés”, a-t-il expliqué.

Hamadoun Bah a également évoqué le non-respect des accords qui souffrent d’application, notamment dans les stations de service d’essence avec les GMPP et certains GPP. “Nous avons des accords d’établissement non-négociation par l’absence de dialogue dans certaines entreprises. Le principe de la mise en place du fonds social et de sa gestion non respectée à ce jour dans beaucoup de nos établissements. Vous remarquerez, cher camarade, que l’ensemble des points évoqués constituent tous des facteurs de remise en cause du pacte social de stabilité et de croissance. Certains de ces points liés aux entravent à la liberté syndicale relèvent juste d’une autre époque où l’oppression du syndicat était une règle. Nous souhaitons votre implication au plus haut niveau pour circonscrire problèmes qui n’honorent pas notre pays dont l’image est aujourd’hui écorchée à l’échelle internationale par ses détracteurs”, a-t-il espéré.

Siaka Doumbia

Source: maliweb.net


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