Marine Le Pen assure que la Crimée a voté “librement” pour être rattachée à Moscou


Des propos qui devraient faire réagir plus d’un an après le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Marine Le Pen est revenue lors de son audition devant la commission d’enquête sur les ingérences étrangères sur l’annexion de la Crimée en 2014 par Moscou, contestée par la communauté internationale.

 

“J’ai été amenée à de multiples reprises à exprimer ma position sur le rattachement de la Crimée. (…) Je considère que, librement, les habitants de Crimée se sont exprimés par le vote pour être rattachés à la Russie”, a lancé la patronne des députés RN à l’Assemblée nationale.

 

La Crimée “russe pendant 2 siècles” et “ukrainienne pendant 60 ans”

La Crimée, jusqu’alors province méridionale de l’Ukraine, avait été rattachée à la Russie dans la foulée d’un référendum organisé le 16 mars 2014 après une intervention militaire. Cette annexion est survenue dans le sillage de la révolution initiée place Maïdan à la fin de l’année 2013 et sur fond de tensions entre Kiev et séparatistes de l’est du pays.

“J’ai vu beaucoup de gens (lors d’un déplacement en Crimée en juin 2013 NDLR). J’ai pu constater qu’ils se sentaient beaucoup plus profondément rattachée à la Russie qu’à l’Ukraine”, a encore expliqué Marine Le Pen, jugeant que la Crimée “a été russe pendant deux siècles et “ukrainienne pendant 60 ans”.

Le référendum organisé par la Russie avait été dénoncé par l’État ukrainien et les Occidentaux. Et pour cause. Les personnes amenées à s’exprimer avaient en effet deux choix: soit opter soit pour la réunification de la Crimée avec la Fédération de Russie, soit le rétablissement de la Constitution de 1992, des options jugées très proches par les spécialistes.

 

Le retour à la Constitution de 1992 aurait ainsi pu permettre à la Crimée d’être indépendante au sein de l’Ukraine, mais tout en gardant la liberté de choisir ses propres partenariats. “Les deux choix présentés aux électeurs criméens ne leur laissent pas la possibilité d’abandonner le contrôle russe”, remarquait à l’époque le chercheur anglais Keir Giles.

 

“Absolument pas eu une annexion illégale”

Cette annexion avait débouché de très vives tensions entre l’Europe et les États-Unis d’un côté et de l’autre la Russie qui s’était vue imposée une vague de sanctions économiques. Parallèlement, Marine Le Pen avait condamné le mouvement pro-occidental né place Maïdan et ayant renversé le gouvernement ukrainien en décembre 2013.

“Je ne crois absolument pas qu’il y a eu une annexion illégale: il y a eu un référendum, les habitants de Crimée souhaitaient rejoindre la Russie”, avait déjà affirmé Marine Le Pen en janvier 2017 sur BFMTV.

Dans la foulée de ces propos, le ministère des Affaires ukrainien l’avait interdite de séjour sur le territoire. Une vision qu’elle avait encore renouvelée le 1er février 2017 dans une interview à CNN, et dont un extrait avait circulé pendant l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle en 2022.

 

Poutine a franchi “la ligne rouge”

Ses propos jurent avec son positionnement actuel quant à la guerre menée par le Kremlin en Ukraine depuis 14 mois et son soutien affiché envers certaines des sanctions décidées contre la Russie.

 

Longtemps soutien de Vladimir Poutine pour qui elle avait de “l’admiration”, Marine Le Pen a pris très nettement ses distances depuis le début du conflit en pleine campagne présidentielle.

Six jours après le début de la guerre en Ukraine, la candidate avait jugé que le dirigeant russe avait “franchi la ligne rouge” sur BFMTV. “Il a violé la souveraineté de l’Ukraine, il a violé ses frontières. Il n’y a pas de discussion là-dessus”, avait encore ajouté la quinquagénaire.

Source: BFMTV.com


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