États-Unis : l’expulsion de migrants sans aucun recours reste facilitée, tranche la Cour suprême


 

La levée de cette politique, décidée lors du Covid-19, était contestée par certains États qui craignaient un afflux de migrants à la frontière avec le Mexique.

Les migrants à la frontière resteront plus facilement expulsables aux États-Unis. Ainsi en a décidé, ce mardi, la Cour suprême des États-Unis, en maintenant une mesure prise pendant la pandémie de Covid-19. La levée de cette politique, baptisée « Title 42 », était contestée par des certains États qui craignaient un afflux de migrants à la frontière avec le Mexique.

En mars 2020, le gouvernement de l’ex-président Donald Trump avait activé ce dispositif sanitaire pour pouvoir expulser sans délai les migrants dépourvus de titre de séjour interpellés aux frontières terrestres, y compris les demandeurs d’asile potentiels. Cette mesure d’expulsion est immédiate, ne permet pas de recours légal et ne prévoit pas de retour automatique dans le pays d’origine.

Une décision prise en 2023
Les militants des droits humains et les experts considèrent qu’il s’agit d’une violation des lois internationales. Ils estiment notamment « inhumain » d’empêcher un demandeur d’asile potentiel de formuler sa requête en ce sens. Pour eux, le dispositif actuel ne fait qu’encourager les migrants à franchir clandestinement la frontière et à prendre des risques toujours croissants pour y parvenir en traversant des déserts hostiles ou des fleuves propices à la noyade.
En prévision de cette potentielle levée, plusieurs communes à la frontière Sud des États-Unis avaient commencé à installer des clôtures et des grillages. De nombreux migrants patientaient ces dernières semaines autour de la frontière, dans l’espoir de pouvoir déposer une demande d’asile aux États-Unis.

La mesure restera finalement en place jusqu’à ce que la Cour suprême tranche sur le fond de ce dossier. Elle entendra en février 2023 les arguments des deux parties et rendra sa décision au printemps prochain. Cela donne à l’administration Biden quelques mois supplémentaires pour se préparer à un potentiel afflux de migrants.

Biden veut « une réforme en profondeur »
Le président démocrate peine pour le moment à mettre en place une stratégie durable pour gérer les arrivées à la frontière avec le Mexique, longue de 3 000 km. Les arrivées clandestines à la frontière des États-Unis avec le Mexique battent actuellement des records historiques, avec plus de 200 000 arrestations rien que pour le mois de novembre.
L’immigration est un sujet politique explosif aux États-Unis. L’opposition républicaine attaque sans relâche Joe Biden, accusé d’avoir transformé la frontière en passoire. Pendant sa campagne électorale, Joe Biden avait promis une large réforme du système migratoire, mais tous ses projets de loi sont enlisés au Congrès.

Un mot d’ordre répété par la Maison-Blanche après cette décision : « Afin de réparer notre système migratoire défaillant, le Congrès doit adopter une réforme en profondeur de l’immigration », a exhorté la porte-parole du président Joe Biden, Karine Jean-Pierre.

leparisien


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